Iran

L’Iran est composé de 31 regions, 7 parlent le turc, 2 le kurde, une l’arabe et le reste le farsi. La monnaie officielle est le Rial mais tout le monde parle en Toman et la monnaie nous est parfois rendue en bonbons. C’est un peu casse-tête au départ.

Vers minuit dans un parc | Around midnight in a park

Vers minuit dans un parc | Around midnight in a park

À notre surprise, même après le ramadan, les iraniens vivent la nuit. Ils aiment sortir dans les parcs pique-niquer. Certains y montent même leur tente. Nous les imiterons une nuit à Tabriz

Notre séjour en Iran fût très riche. Les iraniens sont comme annoncés très accueillants ! Nous avons rencontré beaucoup de gens dans la rue ou sur la route si bien que nous n’avons quasiment jamais été seuls. On peut citer Elahe et Saher à Marand, Siavash, Mohamed, Sahar, Sally et Sepideh à Téhéran, Khaleg et Navid à Shiraz, Medhi, Niusha à Esfahan et Babak à Mashad, d’autres encore… Cela nous a permis de découvrir la culture, la nourriture et les opinions des gens.

Nous avons trouvé les habitants relativement sensibles à l’hygiène. Les rues, les maisons, les toilettes sont propres. L’eau du robinet est toujours potable. Ici quasiment pas de chien. L’islam considérant comme le porc que c’est un animal sale, la plupart des municipalités s’en sont débarrassés.

Nous n’avons jamais mangé autant de fruits qu’en arrivant en Iran. Pastèque, melon, raisin, abricots, prunes et pommes, tout est délicieux ! Nous avons aussi goûté aux nombreuses spécialités locales souvent à base de mouton. Gabriel a toutefois été victime d’une intoxication alimentaire (en compagnie de Sepideh) pour avoir probablement mangé un kebab pas frais. Après une journée affaibli et à vomir, c’est reparti ! Malgré l’interdit, nous avons aussi goûté de l’arak (eau de vie de raisin), du vin fait maison et de la bière vendue en sous-main au goût douteux.

Persepolis

Persepolis

La Perse est très riche en histoire. Nous avons visité les impressionnantes ruines de Persepolis. Certains bas-reliefs vieux de deux millénaires sont encore en parfait état. Les villes de Shiraz et d’Esfahan regorgent de belles et anciennes mosquées. A Shiraz aussi se dresse la tombe du très populaire poète Hafez. Plus vivants, les bazars de Tabriz, Téhéran et Shiraz nous ont plongés dans l’ambiance orientale.

Nous disposons d’un visa d’un mois pour découvrir tout cela mais malheureusement, nous devons aussi utiliser ce temps pour demander et récupérer les visas des pays suivants : Turkmenistan, Ouzbékistan, Tadjikistan et Chine. Cela nous bloque pendant 10 jours à Téhéran qui n’est pas la ville la plus agréable du pays. On se voit comme à Paris perdre un temps fou dans le métro. Ici des marchands ambulants vendent de tout : chaussettes, ampoules, chewing-gum… Une sorte de « Metro- bazar ». Lors de notre rallye des ambassades, nous rencontrons pas mal de cyclos dont Luc que nous avions vu en Arménie. Ce qu’ils nous racontent nous font peur : pas mal de personnes se sont vu refuser le visa turkmen. Nous passons 10 jours dans le doute à échafauder des plans B pour rejoindre l’Ouzbékistan.

Mohamed, Sahar et Siavash

Mohamed, Sahar et Siavash

Heureusement à Téhéran nous avons trouvé Siavash grâce à Warmshower qui nous héberge, nous aide et nous remonte le moral. Il nous fait découvrir la musique traditionnelle et essaie de nous apprendre à claquer des doigts à « l’iranienne ». Tout le monde sait faire ça ici, pas nous.

Nous en profitons aussi pour revoir Javad rencontré à Erevan. Il nous apprend que la capitale est menacée par un séisme de forte magnitude. Étant donné que les immeubles ne sont conçus pour y resister, une catastrophe est à prévoir dans les décennies à venir. Nous rendons aussi visite à un bijoutier croisé en Arménie. Il tient un petit musée original dans un village frais et reposant du nord de Téhéran. Une amie de Siavash, Sahar nous fais découvrir son art du bois, sorte de marqueterie traditionnelle.

Pour prendre l’air le weekend, nous faisons une virée avec nos nouveaux amis au pied du plus haut mont d’Iran, le Damavand (5671 m). A six dans la voiture, il n’y a rien d’exceptionnel, nous en voyons plein à 7 ou 8 personnes. Malheureusement, nous n’escaladons pas la montagne mais il se tient là un festival sur l’environnement. Nous apprenons que l’Iran manque cruellement d’eau. Plusieurs lacs sont déjà asséchés ce qui est un désastre pour la faune. Si rien est fait, le pays sera à sec dans 20 ans. La plupart de l’eau utilisée est perdue dans l’agriculture. Plus tard, nous rencontrons un iranien qui vend des systèmes d’irrigation qui permettent d’éviter ce gaspillage. Le gouvernement encourage cet achat (un peu tard peut-être). Mais il nous semble malgré tout, qu’il n’y a pas de prise de conscience dans la population.

Kashan : Fin garden

Kashan : Fin garden

Un autre jour, nous partons en voiture à Kashan à 300 km au sud de Téhéran. Selon l’historien français Roman Grishman, c’est ici qu’est né la première civilisation au monde. Comme c’est relativement éloigné nous plantons la tente sur une aire d’autoroute. Les iraniens aiment camper, c’est autorisé dans les parcs publiques. Au retour nous faisons la sieste dans une salle de prière.

Bien sûr, on ne peut pas parler de l’Iran sans parler des règles islamiques. La première chose à faire pour Fanchon est de porter le voile et de couvrir ses fesses avec un vêtement long. Gabriel lui ne peut plus porter de short. Dans les bus de ville nous devons être séparés, les hommes devant et les femmes derrières. Enfin comme tous les iraniens, nous installons un proxy sur la tablette pour contourner le blocage de Facebook et YouTube. Pour certaines personnes Fanchon est invisible. Gabriel doit souvent répondre aux questions pour deux. D’ailleurs devant la loi, une femme vaut la moitié d’un homme.

Beaucoup de gens fustigent le gouvernement islamique. Mais que peuvent-ils faire ? La démocratie n’est pas respectée. Lors de précédentes élections, des manifestants qui contestaient la victoire douteuse du president Ahmadinejad se sont fait arrêter. Certains sont encore en prison. Certaines rencontres rêvent de s’exiler, mais ce n’est pas facile.

On peut espérer que l’Iran change un jour avec la nouvelle génération et son ouverture sur le monde.

On constate une diabolisation de l’Iran par le monde occidental. La télé n’en parle qu’à propos de la bombe atomique si bien que certains pensent qu’il y a la guerre. Il n’en est rien, nous nous sommes sentis plus en sécurité ici qu’en France.

Tous nos visas en poche, nous prenons le bus pour Mashhad à l’est du pays. Là Babak nous embarque dans le tournage d’un reportage sur les femmes iraniennes. Nous relayons Phoebe, une cycliste malaisienne qui doit rejoindre la frontière. C’est très intéressant mais nous commençons à en avoir marre que l’on ne nous demande pas notre avis. Les iraniens sont très aidants voire trop. On a parfois l’impression d’être complètement assistés.

Caravansérail Robat Sharaf

Caravansérail Robat Sharaf

Nous finissons notre voyage en rejoignant à vélo (ça commençait à nous manquer) la frontière Turkmène. Nous passons une nuit dans la famille d’un épicier, une autre au pied d’un magnifique caravansérail comme le fit  le poète perse Omar Khayyam un millénaire plus tôt. Nous dormons la dernière au croissant rouge qui accueille gracieusement les voyageurs. Nous aimons l’ambiance qui y règne avec tout ces enfants qui jouent.

Nous avons été séduit par l’Iran. Allez voir ce qu’il s’y passe réellement ! La population est sympathique et accueillante, l’histoire est riche, la nourriture est bonne et les villes sont belles. Notre favorite est Shiraz.

Nous quittons l’Iran le 9 aout pour le Turkmenistan.

4 Comments

  1. Bonjour,
    Merci pour ce reportage très intéressant, qui donne envie de découvrir le pays. Bonne route.
    Christian

  2. Génial les chéris! ça donne envie en effet.
    Bonne route pour la suite et à très vite pour le découverte de vos nouvelles aventures. Gros gros bizouxxxx les amis.

  3. Super !!! une belle découverte malgré les contraintes !
    Bises

  4. Merci pour ces textes et images magnifiques. Bravo !

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