L’Arménie n’a pas été de tout repos !
Dès le passage de la frontière il faut grimper pendant deux jours, d’abord doucement puis après de façon plus abrupte. Le pays est en effet couvert de montagnes. Même si la progression est difficile, nos efforts sont récompensés par des paysages impressionnants et la fraicheur que l’on trouve en altitude. Depuis notre arrivée nous commençons réellement à ressentir les fortes chaleurs d’un mois de juillet en Asie centrale.
L’Arménie compte un peu plus de mille monastères, le pays est considéré comme un musée à ciel ouvert. Nous en avons vu assez peu car il nous faut souvent beaucoup monter et nous écarter de notre route de plusieurs kilomètres. Le plus connu que nous ayons visité est sans doute celui qui domine le lac Sevan. Ce dernier couvre 3% de la superficie de l’Arménie et est perché à 1900 m d’altitude. De là nous avons pu sans trop pédaler rejoindre la capitale Erevan.
Depuis le passage de la frontière ne se succèdent que des villes austères dont les immeubles gris et tous identiques renvoient à la période soviétique. Les magasins sont rares et peu fournis. Il est difficile de trouver un petit snack pour goûter les spécialités locales. L’arrivée à Erevan nous fait du bien, malgré la chaleur difficilement supportable. Nous retrouvons une grande ville européenne avec toutes les commodités. On s’aperçoit alors rapidement de la grande disparité sociale présente dans le pays. Les voitures sont très luxueuses contrairement à celles de la campagne. Nous n’avons jamais vu autant de Porshe la même journée !
Le musée Cafesjian expose une collection d’oeuvres du monde entier et nous fait découvrir des artistes arméniens très intéressants.
Il règne dans la capitale une ambiance de vacances. Le soir, les habitants sortent profiter de la fraicheur du spectacle de jets d’eau sur la place principale. Ils se promènent dans la rue piétonne pour écouter de la musique ou boire un verre.
Dans l’auberge où nous dormons, nous rencontrons un iranien, Javad à qui nous donnons rendez-vous à Téhéran et un jeune français Celeste. Ce dernier accompagné de son violon profite de la bourse Zellidha pour découvrir et apprendre la musique arménienne. Un petit mot sur cette bourse que nous avons trouvé intéressante. Elle concerne des jeunes de 16 à 20 ans qui aimeraient approfondir un sujet qu’ils ont à cœur tout en voyageant.
De nombreuses affiches dans les rues et des autocollants sur les voitures commémorent le genocide arménien. Celui-ci est symbolisé par une fleur violette de Myositis qui est appelée ici Ameruc (ne pas oublier). Les arméniens réclament toujours de la Turquie la reconnaissance du Génocide. On estime qu’entre la moitié et les deux tiers des arméniens vivant dans l’Empire ottoman ont été massacrés à l’époque.
Les arméniens nous surprennent par leur indifférence à laquelle ni les Turcs ni les Géorgiens ne nous avaient habitués. Cela dit, nous avons été invités quelques fois à prendre un café. Un après-midi c’est l’agent de sécurité d’un tunnel qui nous invite. Dans le sud, les gens nous offrent aussi beaucoup de fruits : des pommes et des abricots délicieux. Nos sacoches ne désemplissent pas. Un jour entre deux cols, nous rencontrons au bord d’une rivière Edo et Sedan avec qui nous partageons le déjeuner et une bouteille de vodka. Le courant passe bien, et nous passons le reste de l’après-midi et la soirée ensemble, à parler malgré nos langues différentes, à manger et à boire. Le lendemain, le réveil est difficile. Nous avons le sentiment désagréable d’avoir perdu le contrôle. Que cela nous serve de leçon.
Dans le sud, les montagnes se font de plus en plus chaudes et abruptes. Notre plus dure journée est celle où nous devons affronter pendant plusieurs heures un vent puissant qui nous empêche d’avancer. Mais nous n’avons pas d’autre choix que de persévérer. Nos vélos semblent prendre vie, ils se cabrent et s’arrêtent à leur guise. Nous n’avons pourtant entre les mains que des machines incontrôlables subissant comme nous les rafales de vent.
Un jour nous avons la chance d’être pris par un camion de la poste qui nous dépose avec le courrier dans la ville suivante. Le lendemain, un dernier effort nous permet de franchir un col à 2535 m avant de descendre tout droit vers la frontière iranienne. Nous rencontrons Luc, un cyclo Belge qui suit la même route que nous.
L’Arménie que l’on pensait être dans la continuité de la Géorgie nous a un peu déçu. Le contact avec les gens fût assez pauvre. Nous avions juste l’impression de traverser le pays pour avancer. La nourriture n’avait rien de très typique et n’était pas très variée. On a pourtant fait quelques bonnes rencontres et le relief nous a permis d’admirer de splendides paysages.
Bien sûr cela n’est que notre point de vue, les événements et les rencontres construisent un voyage et les sentiments qui y sont associés, cela peut-être différent pour chacun.
Cet article manque sans doute d’informations générales et historiques concernant le pays. Nous voulons juste préciser que tout ce que nous racontons à propos des us et coutumes ou de l’histoire d’un pays sont des informations glanées au grès de nos rencontres.
Déçus d’être déçus ?
Alors tout va encore bien.
Vos photos sont de plus en plus sympas et les reportages de vrais temoignages sinceres . Pour moi qui suis bloqué a Velizy cet été , j’ apprecie vraiment votre voyage a distance , vous êtes des reporters de talents . tchooo tchooo